Les trois premiers jours

Dimanche, c’est le grand départ. On ne prépare pas nos valises pour prendre l’avion, je ne vérifie pas mon passeport 27 000 fois avant de monter dans la voiture, je laisse les oreillers ergonomiques dans la remise, mais on prend une glacière par tradition (et pour mettre le médicament de Manu qui doit rester au frais), et roulez jeunesse. Enfin, roulez nous quoi.
Ce n’est pas le tout début des vacances parce qu’on est déjà parti une semaine au Crotoy (Baie de Somme represent). Mais à onze, avec une montagne d’enfants grands qui regardent leurs téléphones comme on regarde la mer, et des tas de trucs à manger formidables parce-que-faut-pas-déconner. Le travail était déjà loin, et c’était bien.
J’ai fait plein de vélo, et c’était vraiment formidable de pédaler avec la nuque qui sue dans le vent maritime. Mais là, c’est dimanche, on est pas allé à la messe, mais on part en vacances en amoureux.

Nos billets pour l’Amérique se sont transformés en avoir. Je pense que quand la pandémie mondiale sera éradiquée, d’ici deux, trois ans, on pourra repartir faire le roadtrip prévu.
J’ai donc revu ma copie, j’ai refait un trajet avec plus de copains, plus de fromages, et un poil moins de km.
Etape 1 : Laval, pour retrouver Camille ma témoin de mariage adorée, son amoureux Christophe, et leur toute petite grande fille de 3 ans Violette ❤
Oui, car moi, je peux dire sans broncher : « J’ai une copine à Laval ».
Dites-le à haute voix : « J’ai une copine à Laval ». C’est bon, vous l’avez ?
Et en plus, quand on arrivé, on passe devant « Changé ». DONC : T’habites à Changé ? DES HEURES DE RIRE LA MAYENNE.
Depuis qu’ils ont déménagé là-bas, on refait les mêmes blagues à chaque fois qu’on y va. Je pense que c’est le deuil, le manque, l’absence, qui nous font perdre la raison. D’ailleurs, à chaque fois qu’on approche, on traverse la Mayenne, et Manu dit « LA DEULE ! »
Après une soirée de retrouvaille, une matinée dans la même foulée, on repart, et j’ai le coeur un peu serré.

Frappe la route, Jack.

Sans surprise, l’autoroute est tarte.

Les stations essence, mochetardes. Mais quand on arrive près de Bordeaux, nette amélioration paysagesque.


On va voir Jérôme et son amoureuse dans leur nouvelle maison. On traverse la Garonne : (LA DEÛLE !) (it never gets old), on passe une autre Deûle avec des grosses péniches dessus. On longe ensuite des actinidiers (j’ai cru que c’était des poiriers au départ, mais non, parce que les kiwis et les poires, c’est très différents figurez-vous).
On arrive enfin à Barie. À Barie, à bélo. (comble de la joie, ce panneau pour illustrer ma blague) :

À BARIE, À BÉLO, ON DÉBASSE LES AUTOS !


On dine, on papote, on mange, on visite, on boit, on pouffe, on joue avec les papillons de nuit, et les punaises qui volent en faisant des bruits de tractopelle.


Le lendemain matin, on compte les piqures de moustique, Jérôme fait des pancakes (comme ça j’ai un peu l’impression qu’on est au Texas).


On décolle un peu avant midi. On évite la route moche pour traverser les vignes et les villages mignons. C’est clairement le pays du Sauternes et des châteaux. C’est fou le nombre de grandes demeures-chateaux-manoirs. Ça fait un peu rêvasser.



Le Porge, Le Porge, deux minutes d’arrêt.
En vrai, on a deux nuits dans un Airbnb trop cool. On pose nos valises, et direction l’océan. Nous optons pour la plage des gens tout nus (j’ai hésité à raconter mais je me dis que toi qui lis, tu as déjà été tout nu au moins une fois dans ta vie). En vrai, je ne suis pas méga fans de me foutre à poil devant des inconnus (ou des gens connus d’ailleurs, hein). Mais il faut bien avouer qu’une plage géante avec deux pelés, trois tondus (hum), c’est bien plus réjouissant que les plages bondées où ça gueule CHICHI ! BEIGNEETS ! MAMAAAAAN ! AAAAAAAH ! LE PETIT MICHEL A PERDU SON CHAT !
Donc après avoir escalader la dune, on peut mettre les nôtres au soleil et dans la mer.
Les retrouvailles avec l’océan, c’est toujours émouvant. Le trop frais suivi de perfection.
Lecture sur le sable (je lis VOX en ce moment, c’est Camille ma belle-soeur qui me l’a prêté, c’est d’une violence inouïe. Un genre de Servante Ecarlate, mais pas abordé de la même façon…)


On repart. L’escalade de la dune du retour est bien dégueulasse. LA souffrance musculaire. C’est comme faire 50 km à vélo en montée et en 8 minutes. Le sable écartèle les orteils, et les mollets brûlent.
Nous rentrons nous doucher, puis diner. On est allé manger des moules, et elles étaient très bonnes, les moules (c’est moins Texas que les pancakes par contre). En plus, dans le restaurant, sur les poutres du plafond, il y avait un nid d’hirondelles qui faisaient un raffut super.
On est rentré dormir, après avoir bu un coup avec nôtre hôte et une autre invitée du Airbnb (qui connaissant des gens que Manu connaît. CQFD : le monde est petit)
Cette nuit, orage de tous les diables. Baquets de flotte, éclairs sublimes, et tonnerre de Brest.


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